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Les pianos automatiques, à destination des débits de boissons et autres lieux festifs, permettaient de jouer automatiquement de la musique à l'instar des jukebox quelques décennies plus tard. Pour produire du son, il fallait tourner une manivelle qui actionnait un rouleau sur lequel des petites pointes tapaient sur les cordes de l'instrument.<ref name=":0" /> Les rouleaux étaient fabriqués sur place. Chacun d'eux était interchangeable, et disposait de dix airs musicaux. Ils étaient testés individuellement par un employé avant expédition<ref name=":1">''Nogent-le-Rotrou et son Canton (Tome II)'', <u>Bruno Jousselin et Gérard Pigray</u>, p. 58 et 67 à 69, éditions ALAN SUTTON (ISBN : 978-2-8138-0417-4).</ref>. | |||
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Pour acquérir un piano, les clients pouvaient soit passer commande à partir du catalogue de l'entreprise, soit venir les essayer et les récupérer au magasin. Six modèles étaient proposés, comportant de 36 à 70 marteaux, dont le dernier était nommé "''grand orchestre''" avec castagnettes et cloches. Les prix variaient de 800 à 2500 francs, hors cylindres, qui coutaient entre 180 à 280 francs supplémentaires l'unité.<ref name=":1" /> | |||
Afin de faire connaître leurs produits, les frères ''Magnan'' participèrent à plusieurs expositions : en 1911 au Mans, et en 1912 à Barcelone.<ref name=":1" /> | |||
Hélas, la production de pianos n'étant probablement pas suffisante financièrement, les frères ''Magnan'' durent se diversifier dans la scierie générale, la fabrication de caissettes et d'emballages pour les primeurs, et même de caisses de munitions lors de la première guerre mondiale.<ref name=":1" /> | |||
Le 28 novembre 1921, la société fût dissoute et l'atelier vendu, en raison d'un marché en déclin, à la ''Société de fabrication d'instruments de musique pneumatique'', anciennement ''établissements'' ''Limonaires frères''.''<ref name=":1" />'' La manufacture ferma définitivement ses portes en 1934 pour devenir un moulin à farine.<ref name=":0">''Les industries percheronnes'', <u>Claude Hamelin</u>, Fédération des amis du Perche, 2003, ISBN : 2900122368</ref> | |||
== Sources == |
Dernière version du 17 février 2024 à 22:15
La manufacture de pianos automatiques des Frères Magnan était un atelier de fabrication de pianos automatiques, ouvert vers 1905 au Moulin d'A-Bas, rue de Ruet à Nogent-le-Rotrou, ainsi qu'à Margon, par les frères Céleste et Camille Magnan[1].

Les pianos automatiques, à destination des débits de boissons et autres lieux festifs, permettaient de jouer automatiquement de la musique à l'instar des jukebox quelques décennies plus tard. Pour produire du son, il fallait tourner une manivelle qui actionnait un rouleau sur lequel des petites pointes tapaient sur les cordes de l'instrument.[1] Les rouleaux étaient fabriqués sur place. Chacun d'eux était interchangeable, et disposait de dix airs musicaux. Ils étaient testés individuellement par un employé avant expédition[3].
Les machines de l'atelier de menuiserie étaient entraînées par des poulies reliées à un moteur central[3], alimenté par la force des eaux du canal d'Arcisses[4].
L'entreprise, qui employait une soixantaine de personnes[1], possédait également des bureaux et un magasin d'exposition, d'abord installé rue de Ruet, puis déplacé au n°24 rue de la Herse, au domicile des propriétaires[3].
Pour acquérir un piano, les clients pouvaient soit passer commande à partir du catalogue de l'entreprise, soit venir les essayer et les récupérer au magasin. Six modèles étaient proposés, comportant de 36 à 70 marteaux, dont le dernier était nommé "grand orchestre" avec castagnettes et cloches. Les prix variaient de 800 à 2500 francs, hors cylindres, qui coutaient entre 180 à 280 francs supplémentaires l'unité.[3]
Afin de faire connaître leurs produits, les frères Magnan participèrent à plusieurs expositions : en 1911 au Mans, et en 1912 à Barcelone.[3]
Hélas, la production de pianos n'étant probablement pas suffisante financièrement, les frères Magnan durent se diversifier dans la scierie générale, la fabrication de caissettes et d'emballages pour les primeurs, et même de caisses de munitions lors de la première guerre mondiale.[3]
Le 28 novembre 1921, la société fût dissoute et l'atelier vendu, en raison d'un marché en déclin, à la Société de fabrication d'instruments de musique pneumatique, anciennement établissements Limonaires frères.[3] La manufacture ferma définitivement ses portes en 1934 pour devenir un moulin à farine.[1]
Sources
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Les industries percheronnes, Claude Hamelin, Fédération des amis du Perche, 2003, ISBN : 2900122368
- ↑ Histoire de la Manufacture de pianos automatiques Magnan Frères, Cercle de Recherches Généalogiques du Perche-Gouët
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 Nogent-le-Rotrou et son Canton (Tome II), Bruno Jousselin et Gérard Pigray, p. 58 et 67 à 69, éditions ALAN SUTTON (ISBN : 978-2-8138-0417-4).
- ↑ La Cloche, Sa vallée, ses moulins, et ses affluents, p. 107, Martine JEAN et Patrick MOURON, 23/09/2018, Calameo.com