Moulin de la Vallée (Margon)

Le Moulin de la Vallée (Margon) était un Moulin à Farine alimenté par la Cloche, situé proche du vieux-bourg de Margon.

Au 12^e siècle, le Compte Rotrou III et sa mère Béatrix, installés au Château de Nogent, avaient leur propre chapelle. Ils fondèrent dans celle-ci une sorte de petit chapitre, composée de cinq chanoines, d'un chevalier et de quatre chapelains. La Comtesse leur confia alors le Moulin et la métairie de La Vallée pour leur permettre de subvenir à leurs besoins.

Le site est attesté en 1775 par la carte de Cassini, et sera également présent sur le cadastre napoléonien de 1811, avec cependant quelques différences au niveau du Moulin.

Le 26 Avril 1858, M. Thomas PELLETIER, l'un des gérants de l'entreprise locale PELLETIER-GASSELIN, qui possède le moulin voisin de Beaudolet, lance une pétition pour la reconstruction du moulin et réorganiser son système hydraulique dans les années qui suivent.

Le 8 juillet 1892, un rapport de l'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées autorise le nouveau propriétaire, M. RONCERAY, à renouveler les vannages et à changer les poteaux qui les soutiennent.

Au début du 20e siècle jusque dans les années 1960, il sert de fabrique de glace pour les cafés et poissonniers de la région (ce qui explique le nom de la rue de la glacière qui y mène).

Enfin, il a été restauré dans les années 1990. Il semblerait d'après la commune, que la turbine, mise en place à cette occasion, ne fonctionne pas.

Le moulin dit de Beaudolet (Margon) est attesté dès 1575, sous le nom de "Beaudolé".

Il est cité dans les Audiences du Baillage de Nogent le Rotrou de 1561-1563.

En 1605, il est nommé "Moulin Brossard" en référence à son propriétaire M. Jehan BROSSARD.

Le batiment actuel semble dater de 1853, date à laquelle il a été reconstruit pour l'entreprise PELLETIER-GASSELIN gérée par Messieurs Auguste GASSELIN et Thomas PELLETIER, en même temps que moulin voisin de La Vallée qui leur appartient également. A l'origine destiné à la mouture du blé, le moulin est alors agrandi et devient une minoterie.

La maison, présente en plan à l'est du moulin, a été reconstruite au nord, également en 1853.

En 1856, il figure sur le règlement d'eau du moulin de la Vallée réalisé par l'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées.

A la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, un bâtiment de grandes dimensions, à usage de grange-remise est construit en vis-à-vis du moulin à l'est.

Il a été mis en vente en 2022.

Architecture

Les trois bâtiments composant l'édifice se situent à l'ouest du bourg sur la rivière de la Cloche :

• Le moulin comprend un rez-de-chaussée surélevé surmonté de deux étages carrés. Les élévations des murs gouttereaux, ordonnancées, sont rythmées par cinq travées. Les ouvertures sont quadrangulaires, à l'exception de quatre (deux par pignon), bouchées, semi-circulaires et en oeil-de-boeuf, qui éclairaient le comble. Les murs sont probablement en moellons de calcaire et de silex couverts d'un enduit plein ; les encadrements des baies, les chaînages d'angle et la corniche moulurée, en pierre de taille de calcaire. Le toit est à longs pans couverts en tuile plate.

• La maison du meunier, située directement au nord du moulin, est en rez-de-chaussée. Elle comprend une ou deux pièces (salle et chambre). Les murs sont en moellons de calcaire et de silex couverts d'un enduit à pierre vue ; les encadrements des baies et les chaînages d'angle, en pierre de taille. Le toit est à longs pans couverts en tuile plate.

• La grange-remise, de dimension importante, est maçonnée en brique. Son toit est à longs pans couverts en ardoise.

Toponymie

Le nom "Beaudolet" a deux étymologies possibles :

• Soit comme dérivé de "Beaudoul" ou "Beau Dollé", qui viendrait du verbe Doloir, du latin "dolere", signifiant se lamenter.
• Soit comme dérivé de Beaudée et Beaudelle, qui veut dire Flambée, ce qui pourrait laisser croire que le lieu aurait été incendiée.

Toponymie

Son emplacement dans le fond de la vallée de la Cloche lui a donné son nom de "Moulin de la Vallée".