Chapelle Saint-Serge (Trizay-Coutretôt-Saint-Serge)

La Chapelle Saint-Serge est située au lieu-dit le Pied de la Bruyère, au pied de la butte de Saint-Serge, à Trizay-Coutretôt-Saint-Serge. Elle semble dater de la fin du 18^e siècle ou du début du 19^e d'après certaines sources, de 1860 d'après d'autres.

Chapelle Saint-Serge à Trizay-Coutretôt-Saint-Serge

Architecture

Presque carrée, la chapelle est accessible via une porte en pierre de taille calcaire, surmontée d'un linteau en arc segmentaire. Son entrée, via un emmanchement et un perron, est protégée par un auvent en croupe. Au nord et au sud, deux baies en briquettes également surmontées d'arcs segmentaires éclairent l'intérieur meublé d'un autel et d'une statue de saint Serge. Les murs sont en moellons de calcaire, couverts d'un enduit à pierre plein. Le toit, à longs pans et à croupe, est couvert en tuile plate.

Histoire

En 1811, le monument figurerait déjà sur le cadastre. A cette époque, il appartenait à un dénommé Malgrange. En 1860, il aurait été restauré une première fois par Jules-Octave Luce de Trémont, propriétaire du château de Trémont à quelques kilomètres. Son fils, Jules Luce de Trémont le fera restaurer une seconde fois en 1930 (chaînage structurel, création d'un auvent en croupe protégeant l'entrée).

Comme son nom l'indique, elle était dédié à Saint-Serge, mais fera l'objet d'un pèlerinage à Saint-Gilles, le 1er septembre.

En 1895, A. Filleul affirme dans son ouvrage Le Conteur de la Veillée que la construction de cette chapelle commémorait « Le miracle » de La Maison à la Bête.

En 1920, l'autel de l'ancienne église de Saint-Serge (démolie) y aurait été installé, avec les statues de Saint-Serge et Saint-Gilles. Sur sa façade, au dessus de la porte, figurait le quatrain de Pibrac : « Si l’Amour de Marie En ton cœur est gravé En passant, ne t’oublie De lui dire un AVE ».

En 1978, dans Les Saint Guérisseurs du Perche-Gouët d'Alban Bensa (ISBN 2-307-47181-2), on peut lire ceci à propos de la chapelle :

« 1972 : Il y a deux statues de St Serge, l’une dans l’église de Trizay, l’autre dans la chapelle. Pèlerinage à St Gilles, dans la chapelle, le 1er septembre (il n’y a pas de fête officielle à Saint Serge). Depuis deux ans, les pèlerins viennent mais le curé ne dit plus la messe. On vient aussi tout au long de l’année. Une fente dans la porte de la chapelle permet de déposer les offrandes. Ce pèlerinage, jusqu’à ces dernières années, était assez fort. Beaucoup de gens y venaient de Nogent le Rotrou. On compta jusqu’à 4000 anciens francs «  d’un septembre à l’autre » déposés par les pèlerins. Les messes étaient payées par les descendants du général qui fit construire la chapelle. En ouvrant la chapelle, le 11 août 1972, nous n’avons trouvé que 2,58 F en pièces. Une voyageuse de l’Orne vient à cette chapelle tout au long de l’année, selon les besoins, pour prier St Serge qui « fait marcher les petits enfants », et d’une façon plus générale pour les maux de jambes. Les habitants de la ferme St Serge pensent qu’un souterrain part sous leur ferme et qu’un trésor y est enfoui, abandonné là par les moines. Le cimetière des moines se trouvait à gauche de la ferme (vue de face). »

Actuellement, la chapelle serait propriété privée, vidée de tout souvenir d'époque.