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Il sert aujourd'hui d'hébergement touristique.
Il sert aujourd'hui d'hébergement touristique.
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== Histoire ==
== Histoire ==

Dernière version du 14 août 2025 à 11:25

 Manoir du Bois Joly

Le manoir du Bois Joly vu depuis la route, 3/03/2024
Construction XVIe siècle
Visite possible JPE uniquement
Propriété Privée
Protection au titre des Monuments Historiques
Classé Non
Inscrit Non
Objet de la protection N/A

Le Bois Joly est un manoir du début du XVIe siècle et ancien fief seigneurial, situé à Margon, sur la commune d'Arcisses.

Il sert aujourd'hui d'hébergement touristique.

Histoire

Le manoir du Bois Joly fut édifié entre 1500 et 1510 par Jacques Durand et Louise Denisot. C’est alors un fief seigneurial et un domaine agricole. Jacques et Louise sont les parents de Pierre Durant, Bailli de Saint-Denis à Nogent-le-Rotrou, et de Jehan Durand, dit "Seigneur du Bois Joly", et Bailli de la seigneurie de Prez-en-Ceton dans l'Orne[1].

Le bâtiment est semi-défensif : muni d'une herse, d'un mur d'enceinte, de petites ouvertures et d'une meurtrière. D'après le cadastre Napoléonien de 1815, quatre tourelles auraient été construites plus tard pour plus de sécurité. Son l'architecture est inspirée du style italien et des châteaux du Val de Loire[2].

Au XVIIe siècle, le domaine s'est principalement transmis par les femmes, contrairement à la coutume, c'est pourquoi les patronymes des propriétaires changent au fur et à mesure du temps. Il a ainsi appartenu aux familles suivantes :

  • Thomas Narrays (Bailli de la Ferté-Bernard) et Françoise Durand ;
  • Jacques de Baugé (Seigneur du Fay à Ceton) et Yolande Narrays ;
  • Robert Bouthrais (Seigneur du Mesnil à Boissy-Maugis) et Marguerite de Baugé ;
  • Nicolas Regnouard (sieur de la Ribotère à Longny-au-Perche) et Marie Bouthrays (dite Dame de Boisjoly).[3]

Au XVIIIe siècle, Charles François Pinceloup de la Grange, marchand de tissus de renom, devint propriétaire des lieux. Il participa grandement à la richesse de l'industrie étaminière Nogentaise.

Au XIXe siècle, c'est la famille d'Harambure qui hérita du domaine. Elle fait exploiter la ferme par plusieurs cultivateurs, puis en 1870, Alphonse Fardouet, y établit un élevage de chevaux Percherons. Nombre d'entre eux seront exportés vers les États-Unis.

Pendant la Première Guerre mondiale, Paul Dordoigne rachète l'exploitation. C'est le premier cultivateur autour de Nogent à utiliser un tracteur. Il organisera également des courses des chevaux.

Dans les années 1960-1970, plusieurs bâtiments, dont la tour, n'étant plus adaptés à l'agriculture moderne, tombent alors à l'abandon[4].

En 1985, le domaine est racheté par la famille Bélivier, qui entame des rénovations[5]. La plupart des toitures seront refaites, la charpente de la tour est démontée et réassemblée, le porche retrouve son ouverture, des encadrements en pierre sont refaits, et les voûtes d'une cave et du four à pain sont remontées[6].

En 2017, le site devient un hébergement touristique, accueillant des voyageurs dans l'ancien fournil, puis à partir de 2018 dans des roulottes et des cabanes de berger[7].

Architecture

Différents éléments du manoir sont influencés par la Renaissance, l'architecture italienne et des châteaux de la Loire.

Le pavillon, aussi nommé "la tour" permet de contrôler l'entrée dans le domaine avec son porche. Il est doté d'un porche à doubles voûtes gothiques composé d'une grande porte charretière accolée à une petite porte cochère et couverte d'une charpente "à chevrons formant fermes" à quatre pans. Durant la restauration, des traces d'une ancienne herse ont été retrouvées. Un mur d'enceinte protège l'ensemble du domaine. Quatre tourelles, ainsi que de petites ouvertures et une meurtrière présentes sur la façade ouest permettaient également d'assurer sa défense.

Le premier étage du pavillon est caractéristique de la renaissance. Une fenêtre à meneaux comporte deux statuettes : une figurine masculine à sa droite, représentant Saint-Jacques portant une besace et tenant un bâton appuyé sur une coquille Saint-Jacques, et une féminine à sa gauche, représentant une femme tenant un phylactère (parchemin). Ces deux personnages font référence aux premiers propriétaires du domaine, d'abord Jacques Durant, qui a apposé son saint patron, puis à sa femme Louise Denisot, issue d'une famille de poètes (d'où le parchemin).[2]

Sources