Arcisses (canal)

Le Canal d'Arcisses est un cours d'eau artificiel dérivant les eaux du ruisseau d'Arcisses près d'Ozée en direction de Nogent-le-Rotrou, où il se jette dans le Val Roquet, rue de Ruet. Il longe La Cloche sur environ 3 km.

Il aurait été creusé entre 1120 et 1130 par les moines de l'abbaye d'Arcisses pour alimenter en eau cinq Moulins de Nogent-le-Rotrou et mettre en valeur leurs terres. Certaines sources parlent de l'année 1123.

Certains des moulins qui se servirent du canal sont encore visibles aujourd'hui, comme le moulin d'À-Haut et d'À-Bas situés dans les rues de Ruet et des cinq moulins à Nogent-le-Rotrou.

Histoire

À l'origine

Le canal est creusé par les moines de l'abbaye d'Arcisses entre 1120 et 1130 après J.C.

En 1905, la fabrique de pianos automatiques des frères Magnan voit le jour au Moulin d'À-Haut, situé rue de Ruet à Nogent-le-Rotrou. Cela redeviendra un moulin à blé. Une roue à aube propulsée par les eaux du canal permettait de faire tourner les machines.

Après-guerre

Le 15 Février 1957, est examinée par le Conseil Municipal de Margon la demande de M. SIMON, qui signale que le canal d'Arcisses se déverse dans le chemin des lignes, lorsqu'il est en crue. Le Conseil Municipal décide alors de demander conseil à Monsieur LANDIER, ingénieur des Ponts et Chaussées, pour savoir si le rehaussement de la rive incombe à la commune ou aux utilisateurs du canal situés en aval : Mme. PAUVERT, M. MEUNIER, ou la Ville de Nogent-le-Rotrou.

Le 29 Juillet 1958, une réunion est organisée par la Mairie de Nogent-le-Rotrou afin de parler de sa remise en état. Deux idées y sont évoquées : soit elle est réalisée par les propriétaires seuls (M. MEUNIER et Mme PAUVERT), soit ces derniers trouvent une solution à l'amiable avec l'aide financière de la ville de Nogent, de Margon, et des riverains. Le Maire de Nogent à cette époque, Michel Hoguet, plaidera pour la seconde proposition, car le Canal alimente les Viennes et "rend service à de nombreux Nogentais". En effet, rue des Viennes se tenaient plusieurs lavoirs et ateliers de teinturerie-blanchisserie au bord du Val Roquet, qui servait notamment de chasse d'eau.

Le Conseil Municipal de Margon agrée aussi à cette seconde solution et vote en faveur d'une participation de 50 000 francs, en prédisant que l'entretien devra incomber aux propriétaires du cours d'eau, qui n'en ont jamais été déchargés.

Le 19 Novembre 1958, M. CHEVEREAU, Maire de Margon, informe le conseil qu'un curage du canal est en cours et qu'il sera demandé aux riverains d'élaguer en bordure de rive pour faciliter le travail.

Le 10 Février 1959, Michel Hoguet, Maire de Nogent-le-Rotrou, propose la création d'un syndicat ou d'une association de riverains pour recevoir les participations financières des communes et participer au paiement des travaux dudit canal. L'Association Syndicale libre pour l'entretien de la rivière l'Arcisses, sera déclarée en sous-préfecture le 13 Mars 1959.

Le 5 Avril 1959, le Conseil Municipal de Margon vote au chapitre "Participation à charges intercommunales", la reconduction de la subvention de 50 000 francs pour l'association et 5 élus se portent volontaires pour le suivi des travaux.

Le 14 Novembre 1960, les riverains du canal d'Arcisses sont convoqués à la Mairie de Nogent-le-Rotrou suite à la rupture d'un barrage entrainant la mise à sec du cours d'eau, sans qu'aucune solution définitive ne soit trouvée.

Le 26 Août 1963, Le Maire de Margon informe de Conseil Municipal que Me. BOULAY, avocat de Mme PAUVERT et M. MEUNIER, est chargé de régler le contentieux avec les riverains. L'avocat envisage, au nom de ses clients, la cession du canal à la ville de Nogent-le-Rotrou pour un prix infime, afin de les décharger de toute responsabilité sur les dégâts causés par le cours d'eau. Michel HOGUET souhaite que cette acquisition se fasse conjointement avec la commune de Margon. Le conseil municipal de Margon refuse, n'ayant plus d'intérêt à posséder ce canal depuis qu'un réseau d'eau potable est déployé sur tout son territoire.

C'est alors qu'en 1963-1964, la ville de Nogent rachète le canal à ses propriétaires pour 1 franc symbolique, pour l'assécher en 1966 suite à de nouvelles inondations.

Seulement, le 11 septembre 1967, deux riverains du canal, Messieurs GARNIER et GAULARD, habitants à La Maulugère, se plaignent de nouveaux débordements occasionnant des dégradations à leurs jardins et au chemin. Une lettre sera adressée au Maire de Nogent qui est désormais propriétaire du cours d'eau.

Années 70 à 2000

Entre 1977 et 1983, sous la direction de l'adjoint au Maire de Nogent Maurice Tropinat, une tentative de restauration du canal sera effectuée. Celui-ci étant toujours fuyard, à cause de trous de rats, entre autres. Cela se solda par un nouvel assèchement du canal, dans l'espoir qu'il puisse un jour être remis en eau, malgré les constructions récentes rue Robert LEBORRE qui imposaient sa parfaite étanchéité.

Dans les années 90, une énième tentative de remise en eau du canal sera lancée, avec le bétonnage d'une partie du cours d'eau (toujours visible à côté de La Perrière), qui se solda une nouvelle fois par des sinistres dans quelques constructions à proximité. C'est ainsi que sa fonction initiale fut abandonnée pour devenir en partie un chemin de randonnée entre la rue des Ruisseaux et le chemin de La Maupinerie et un exutoire d'orage.

Années 2020

En 2023, Harold Huwart, Maire de Nogent-le-Rotrou, annonce l'achat de terres sur la commune d'Arcisses, afin d'y aménager une voie verte reliant La Perrière au Moulin d'Arcisses.