Manoir de Champeaux (Margon)

De WikiPerche
 Manoir des Champeaux

Le manoir des Champeaux à Margon (Arcisses), vu depuis le plan d'eau de la Borde, juin 2024
Construction XIIe siècle
Visite possible Non
Propriété Privée
Protection au titre des Monuments Historiques
Classé Non
Inscrit Non
Objet de la protection N/A

Le manoir de Champeaux est un ancien lieu seigneurial situé en contrebas de la route de Condé, dominant la vallée de l’Huisne. Construit principalement entre le XIVe et le XVIe siècle, il fut le cœur d’une seigneurie rattachée au marquisat de La Galaisière au XVIIe siècle. Après la Révolution, le manoir fut transformé en ferme et devint un célèbre élevage de chevaux percherons.

Aujourd’hui, il appartient à une société de placements immobiliers qui en assure la réhabilitation.

Histoire

Le lieu-dit de Champeaux est attesté comme lieu noble dès 1149 sous le toponyme Campelli. Les parties les plus anciennes du manoir visible actuellement remontent à la seconde moitié du XIVe siècle, comme en témoigne la cheminée de la salle principale.

Au XVe siècle, le manoir entre en possession de la famille Poignan. Au XVIe siècle, il passe par alliance à René d’Amily, conseiller du roi, qui est probablement à l’origine de remaniements importants du logis manorial et du corps de passage. En 1632, Jean III d’Amily vend Champeaux à François de Riants, qui le réunit en 1671 avec les seigneuries de Margon et Houdangeau pour former le marquisat de La Galaisière. À cette époque, le domaine comprend également un moulin à vent, aujourd’hui disparu.

Plusieurs propriétaires se succèdent ensuite : Antoine Martin Chaumont en 1720, puis la famille d’Alligre de 1777 à la Révolution. Vendu comme bien national, Champeaux devient une ferme et son élevage de chevaux percherons, l’un des plus prestigieux du Perche, connaît son apogée à partir de 1861 sous la direction de la famille Perriot. Ces derniers réalisent des réaménagements des bâtiments agricoles et construisent de nouvelles dépendances.

En 1943, le comte de Jeux achète une partie du domaine à Louis Perriot, propriétaire de Champeaux et de La Borde. À partir de 1953, il entreprend la restauration des bâtiments, notamment en rouvrant des fenêtres obstruées et en perçant de nouvelles baies en plein cintre dans le logis manorial et le corps de passage[1][2].

Architecture

Le manoir de Champeaux se compose d’un long corps de bâtiments, organisé autour d’une cour ouverte au sud-est. Le bâtiment principal, de plan rectangulaire, comprend le logis manorial, un bâtiment en rez-de-chaussée, le corps de passage, une dépendance (probablement une écurie) et une grange en retour d’équerre. Le logis, en rez-de-chaussée et à un étage carré surmonté d’un comble, abrite deux pièces au rez-de-chaussée, dont une salle dotée d’une cheminée monumentale à hotte pyramidale, et deux chambres à l’étage, accessibles par un escalier tournant dans une cage dans-œuvre.

Le porche, partie la plus ancienne (XVIe siècle), est surmonté d’un logis éclairé par une fenêtre à meneaux encadrée de deux baies en arc brisé. Le corps de passage, percé d’une porte charretière et d’une porte piétonne en arc brisé, présente à l’étage une chambre avec une cheminée monumentale, éclairée par des fenêtres à meneaux et des baies en plein cintre.

Les murs sont construits en moellons de calcaire, couverts d’un enduit plein ou à pierre vue, à l’exception du rez-de-chaussée du corps de passage, maçonné en pierre de taille de calcaire. Les encadrements des baies, les contreforts, la corniche en quart-de-rond et le rampant sculpté du mur-pignon sud-ouest du logis sont également en pierre de taille de calcaire. Les toits, à longs pans et à croupes, sont couverts de tuiles plates. La grange conserve deux poutres à engoulant, rares dans la région et signe d’ancienneté.

L’ancienne porterie, qui a gardé tout son caractère, rappelle l’importance historique du lieu[1].

Sources