Église Saint-Laurent (Nogent-le-Rotrou)

🏰 Église Saint-Laurent

L'église Saint-Laurent et son porche, vu du sud-ouest, depuis le square Jean-Pierre Bagland, 11/10/2025
Construction	XVe siècle
Visite possible	Oui
Propriété	Commune de Nogent-le-Rotrou
Protection au titre des Monuments Historiques
Classé	Non
Inscrit	Oui
Objet de la protection	09/07/1927 : Architecture & objets divers

'L'Église Saint-Laurent est une église paroissiale située dans l’enclos de l’ancien prieuré Saint-Denis, à Nogent-le-Rotrou. Construite principalement entre la fin du XV^e et le XVI^e siècle, elle remplace une chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine, attestée dès le XI^e siècle. Toujours en activité, elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 9 juillet 1927.

Histoire

L’histoire de l’église Saint-Laurent remonte au moins au XIII^e siècle. Une charte de 1234, extraite du cartulaire de Saint-Denis, mentionne indirectement son existence par la présence de son prêtre, Lucas. La tradition locale attribue indirectement la fondation de la paroisse à Jean I^er, duc de Bretagne et seigneur de Nogent. Cette information n'est pas confirmée par les textes. Le pouillé chartrain confirme l’existence d’une église paroissiale dédiée à saint Laurent vers 1250, placée sous l’autorité du prieuré Saint-Denis et comptant 310 paroissiens.

En 1648, elle est représentée sur un plan comme un édifice à trois vaisseaux, avec une abside polygonale accostée par la dernière travée du bas-côté nord. En 1854, le vaisseau central, alors voûté d’un lambris en bois, est masqué par des voûtes d’ogives en plâtre. Plusieurs campagnes de restauration ont été menées, notamment entre 1941 et 1955 pour les vitraux, et depuis 2015 pour les maçonneries et les décors sculptés.

En juillet 2024, le pignon ouest de l'édifice, menaçant de s’effondrer, a été démonté puis remonté pierre par pierre pour redresser la structure et sécuriser l’édifice. Ce chantier s’inscrit dans une restauration plus large, incluant la toiture et la charpente, pour un coût total avoisinant le million d’euros.

Architecture

L'Église Saint-Laurent présente une structure basilicale à trois vaisseaux, composée d’un massif antérieur, de bas-côtés, d’une nef et d’un chœur. Son emprise au sol est de 39 mètres de long pour 19,5 mètres de large, avec une surface globale de 783 m².

Extérieur

Le massif antérieur comprend une tour carrée abritant le clocher, flanquée d’une tour hexagonale contenant un escalier en vis, ainsi qu’une chapelle mariale. Le clocher, postérieur à la nef, présente un décor médiéval en partie basse, avec des gables, des pinacles et un bestiaire en fort relief (hippogriffe, escargot, chien). En partie haute, le vocabulaire décoratif devient antique, avec des volutes, des médaillons, des lions, des gueules zoomorphes et des visages humains. Le dernier niveau est marqué par un entablement dorique, des métopes sculptées de bucranes et de feuilles, et des triglyphes remplacés par des consoles cannelées. Le clocher est couvert d’un dôme carré et d’un lanternon.

Le chevet est contrebuté par des contreforts dont l’extrémité forme une pointe partant des rampants sculptés de crochets. Une rupture d’assises est visible sur les corniches du chevet, au niveau de la jonction entre l’abside et la sacristie. Le mur sud du collatéral sud est contraint par la porte de Saint-Denis, à laquelle il est accolé.

Intérieur

La nef, accessible par un portail ouest, est composée de six travées couvertes de voûtes d’ogives en plâtre pour le vaisseau central, et en pierre pour les collatéraux. Le chœur, limité à une abside à cinq pans, est couvert d’une voûte d’ogives sexpartite reposant sur des culots. Les élévations intérieures du vaisseau central reposent sur des colonnes rondes au nord et octogonales au sud. Les arcs brisés surmontant ces colonnes pénètrent directement les fûts de leurs supports. Les voûtes d’ogives du vaisseau central reposent sur des culots alignés avec les colonnes des arcades.

Le bas-côté nord est voûté de nervures sculptées d’un listel, reposant sur des culots décorés de motifs végétaux. Les fenêtres, à remplage, sont surmontées d’arcs brisés ou en plein-cintre. Le collatéral sud, quant à lui, est éclairé par des fenêtres à remplage composées de lancettes en accolades, de soufflets et de mouchettes. Les nervures des voûtes, sculptées d’un tore à listel, pénètrent directement les colonnes.

La sacristie, composée de deux ensembles architecturaux distincts, est voûtée d’ogives et surmontée d’une demi-coupole masquée par une voûte en trompe-l’œil en bois. Les vitraux, majoritairement du XIXe siècle, ont été restaurés, à l’exception de ceux du fond de l’église, datant des années 1948.

Le monument conserve également une fresque romane du Christ en majesté, découverte en 2021-2022, ainsi qu’une statuaire riche, incluant des œuvres en pierre polychrome et en terre cuite, datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi les éléments remarquables, on trouve une mise au tombeau attribuée à l’école d’Auxerre (XVe et XVIe siècles), une statue moderne de la Vierge à l’enfant, et une croix du XIVe siècle représentant le Christ de gloire. Les vitraux, restaurés, datent principalement du XIXe siècle, avec des exceptions comme l’arbre de Jessé (années 1948) et les biches s’abreuvant à la source, réalisés par Gabriel Loire.

Mobilier

Mobilier inscrit à l'inventaire des monuments historiques :

• Groupe sculpté : la Mise au tombeau
• 2 statues : saints évêques
• Croix : Christ en croix
• Statue : Vierge à l'Enfant
• Statue : saint Gilles
• Statue : saint Jean-Baptiste
• Statue : saint Michel
• Statue : saint Laurent diacre
• Tableau : le Martyre de saint Laurent
• Statue : saint Roch de Montpellier
• Statue : sainte Anne (Education de la Vierge)