Paul Deschanel
Paul Deschanel (1855-1922) est une figure politique majeure de la Troisième République française. Né le 13 février 1855 à Schaerbeek-les-Bruxelles, il est le fils d'un professeur et journaliste républicain exilé sous le Second Empire. Après des études brillantes, Deschanel entame une carrière politique qui le mènera aux plus hautes fonctions de l'État.
Biographie
Paul Deschanel obtient une licence de lettres en 1873 et une licence de droit en 1875. Cette même année, il publie son premier article sur Rabelais dans la Revue Bleue. En 1876, il devient secrétaire particulier d'Émile de Marcère, ministre de l'Intérieur, puis en 1877, secrétaire de Jules Simon, président du Conseil. Il publie également son premier article dans le Journal des Débats, sur Edgar Quinet.
En 1879, Deschanel est nommé sous-préfet de Brest, puis préfet de Meaux en avril 1881. Cependant, il échoue aux élections législatives à Dreux en août 1881. En mars 1885, il séjourne en Allemagne et devient député d'Eure-et-Loir, un poste qu'il occupe jusqu'en 1919. En 1887, il voyage en Afrique du Nord, et en 1892, il se rend aux États-Unis et devient membre de la commission d'enquête parlementaire sur le scandale de Panama.
En juin 1898, Deschanel est élu président de la Chambre des députés, mais il est battu l'année suivante par Léon Bourgeois. Le 18 mai 1899, il est élu à l'Académie française. Le 13 février 1901, il épouse Germaine Brice de Viele. En décembre 1908, il vote pour l'abolition de la peine capitale et de l'échafaud.
En avril 1912, Deschanel voyage dans les Balkans et devient président de la Chambre des députés de 1912 à 1920. Le 14 mars 1914, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques. Le 17 janvier 1920, il est élu président de la République, mais dès mars 1920, il montre les premiers signes de troubles mentaux.
Le 23 mai 1920, Paul Deschanel monte à bord d'un train de nuit pour se rendre à Montbrison, où il doit inaugurer un monument en l'honneur d'Émile Reymond, mort pour la France en 1914. En fin de soirée, près de Montargis, ne parvenant pas à dormir et le train étant surchauffé, le président de la République tombe de son wagon en pyjama alors qu'il tentait d'ouvrir la fenêtre. Blessé au visage, il rencontre un ouvrier à qui il se présente comme le président. Incrédule, l'ouvrier le conduit à une maison de garde-barrière où Deschanel est soigné et mis au lit. Cet incident pourrait être attribué au « syndrome d'Elpénor », une forme de somnambulisme probablement causée par la prise de somnifères, ainsi que par le mécanisme particulier des fenêtres à guillotine. Le 21 septembre de la même année, il démissionne de la présidence de la république à cause de son état de santé[1].
Le 21 septembre 1920, Deschanel annonce sa démission au Parlement par un message et quitte l'Élysée le lendemain pour être hospitalisé. En décembre 1920, après une brève période de convalescence, il assiste à plusieurs séances de l'Institut et est nommé sous-préfet de Dreux. Le 9 janvier 1921, il devient sénateur d'Eure-et-Loir et remplace Raymond Poincaré à la commission des Affaires extérieures du Sénat en 1922.
Deschanel est élu sénateur d'Eure-et-Loir au début de l'année 1921, puis président de la commission des Affaires étrangères du Sénat l'année suivante, jusqu'à sa mort le 28 avril 1922[2][2].
Hommages et Postérité
En hommage à Paul Deschanel, une statue en pied est inaugurée le 24 octobre 1926 à Nogent-le-Rotrou, à l'intersection des rues Sully et Villette-Gâté, face à l'hôtel de ville. Le monument, conçu par le sculpteur Ernest Dubois et l'architecte René Patouillard-Demoriane, est financé par une souscription publique lancée en 1925. La ville de Nogent-le-Rotrou contribue également à hauteur de 4000 francs.
Le monument, inscrit aux Monuments Historiques depuis le 17 avril 2025, fait actuellement l'objet de travaux de restauration pour préserver et mettre en valeur ce patrimoine historique local. Une cérémonie est prévue à l'issue des travaux pour rappeler l'importance des actions de Paul Deschanel[2][2].
Une rue lui est par ailleurs dédié à Nogent-le-Rotrou.