Église Saint-Hilaire (Nogent-le-Rotrou)

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 Église Saint-Hilaire

L'église Saint-Hilaire, vue du sud-ouest, 22/06/2025
Construction Xe siècle
Visite possible Oui
Propriété Commune de Nogent-le-Rotrou
Protection au titre des Monuments Historiques
Classé Oui
Inscrit Non
Objet de la protection 26/09/2003 : Architecture & objets divers

L’église Saint-Hilaire est la plus ancienne et la plus vaste des églises de Nogent-le-Rotrou. Fondée aux Xe et XIe siècles, elle était initialement rattachée au diocèse de Sées avant d’être donnée en 1031 à l’abbaye de Saint-Denis par le comte Geoffroy III.

Située en centre-ville, elle a subi de nombreux remaniements au fil des siècles, mêlant styles roman, gothique flamboyant et Renaissance. Toujours en activité, elle est classée monument historique depuis 2003[1].

Hagiotoponymie

Saint-Hilaire est le 46e Pape, de 461 à 468.

Il naquit en Sardaigne et nous le trouvons d'abord légat de Pape de Rome, défendant la vraie foi lors du "brigandage d'Ephèse" en 449 où fut rétablie la doctrine d'Eutychès qui niait les deux natures du Christ en l'unité d'une seule personne". Le patriarche saint Flavien est déposé; Hilaire qui a protesté comme légat du Pape, est expulsé par les gardes et doit fuir pour ne pas être arrêté. Successeur de saint Léon le Grand, il confirma en Occident les conciles de Nicée, Ephèse et Chalcédoine. En Occident son activité est connue dans trois domaines : la lutte contre les hérésies, l'affirmation de l'autorité disciplinaire de Rome et les constructions dans la Ville.

Il construisit plusieurs églises et chapelles dans Rome, soutient l'évêque d'Arles en Gaule et rappelle l'Église d'Espagne à une meilleure fidélité à l'Eglise de Rome. On ne connaît rien de ses relations avec l'Orient chrétien. À Rome sur la voie Tiburtine, près de saint Laurent, en 468, la mise au tombeau du pape saint Hilaire, qui succéda à saint Léon le Grand, et écrivit des lettres confirmant la foi catholique des Conciles de Nicée, Éphèse et Chalcédoine, et mettant en lumière le primat du siège de Rome.

Histoire

L’histoire de l’église Saint-Hilaire remonte au Xe siècle, avec une première mention officielle en 1031, lorsque Geoffroy III, comte de Nogent, la cède à l’abbaye de Saint-Denis. Le chœur polygonal est édifié au XIIIe siècle, puis remanié aux XVe et XVIe siècles. La nef, construite à partir de 1506 dans un style gothique flamboyant, est suivie par l’érection de la tour-clocher en 1548, de style Renaissance.

Au XVIIIe siècle, les baies du chœur sont obturées lors de l’installation du retable du maître-autel, transféré en 1870 à l’église de Coulonges-les-Sablons. Les vitraux actuels, réalisés par la maison Lorin de Chartres, datent du XIXe siècle. En 1702, une chapelle pentagonale est ajoutée au sud de la quatrième travée.

L’église subit des modifications majeures au XIXe siècle, notamment la construction d’une voûte en plâtre dans la nef et la suppression du cimetière paroissial au sud. À cette époque, la route de Bellême passait initialement au nord de l’église. Avec l’arrivée du chemin de fer, un nouveau pont et une nouvelle route (vers la gare) ont été construits au sud de l’édifice, sur l’emplacement de l’ancien cimetière paroissial, qui fut transféré rue de la Fuye. Ce changement a entraîné la création d’un contrebas le long de la chaussée, ce qui a donné à l’église une apparence plus massive et moins élancée qu’elle ne l’était à l’origine.

Après 17 ans de fermeture pour dégradations, elle rouvre en 2013 grâce à l’action conjointe de la municipalité, de la paroisse et de l’association des Amis de l’église Saint-Hilaire. Depuis, plusieurs campagnes de restauration ont été menées, particulièrement sur les vitraux et l’horloge, remise en fonction en 2015[2][1][3][4][5].

Architecture

L’église Saint-Hilaire présente une nef principale prolongée par un chœur en hémicycle, flanqué de deux bas-côtés et d’une tour-clocher. Le chœur, édifié au XVe siècle, est éclairé par des baies ogivales géminées surmontées de rosaces à quatre lobes, ornées de têtes humaines et fantastiques. Il est séparé de la nef par un arc triomphal décoré de motifs feuillagés.

La nef, construite au XVIe siècle, est caractérisée par deux rangées de piles rondes sans chapiteaux. Les bas-côtés, élevés au début du XVIe siècle, arborent un style ogival flamboyant : le bas-côté nord présente des pignons ornés de crochets feuillagés et de gargouilles, tandis que le bas-côté sud est ajouré de baies à remplage en forme de soufflets et de mouchettes.

La tour-clocher, construite en pierre de taille en 1548, est de plan carré et comprend cinq étages. Elle est coiffée d’un dôme et surmontée d’une lanterne. Les contreforts d’angle sont ornés de pinacles et de gargouilles. Une tourelle accolée à la tour permet d’accéder au clocher.

La façade occidentale, remaniée après la construction de la nef, présente une frise sculptée de dauphins et de chimères soutenant un écusson. La sacristie, initialement située à l’angle de la tour et de l’abside, a été déplacée de l’autre côté du chœur dans un style similaire à celui de l’église.

Mobilier

L’église Saint-Hilaire abrite plusieurs éléments remarquables, dont une statue polychrome de Sainte Catherine[6] datant du XVIe siècle, un christ aux Liens[7], un christ à la colonne[8], ainsi que des vitraux du XIXe siècle signés Lorin, un vitrail représentant La Fuite en Égypte (1948), et une cloche remarquable[9].

Orgue

L’orgue de l’église Saint-Hilaire a été construit en 1876 par le facteur d’orgues Georges Wenner pour l’église de la Madeleine à Bordeaux. Il est acquis, modifié et installé à Saint-Hilaire en 1908 par l’abbé Tronchet. L’instrument, jamais entièrement remonté, est aujourd’hui dans un état de conservation préoccupant, une partie de sa tuyauterie ayant disparu.

Le buffet, à l’origine néo-Renaissance, a été scindé en deux parties en 1908 pour libérer la verrière occidentale. La console, modifiée par l’abbé Tronchet, comporte deux claviers manuels en sapin et un pédalier plat à l’allemande. La transmission et le tirage des jeux sont mécaniques. La soufflerie, initialement actionnée par un ventilateur électrique, alimente deux réservoirs à plis compensés.

La tuyauterie, caractéristique du style Wenner, est en alliage pauvre en étain. Plusieurs jeux de fonds sont incomplets, certains tuyaux ayant été réutilisés pour l’orgue de l’église Notre-Dame de Nogent-le-Rotrou ou pillés[10].

Photos

L'intérieur de l'église Saint-Hilaire, la nef et le chœur, 22/06/2025
L'intérieur de l'église Saint-Hilaire, l'arrière de la nef et l'orgue, 22/06/2025

Sources